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Entreprendre, ce grand mot dont on se fait toujours une montagne

Trois références corses de l'entrepreneuriat étaient les invités du Club de l'éco ( Corse-Matin) qui faisait escale à l'université de Corse, le mardi 12.11.2013. Face à des étudiants attendus comme les acteurs de l'économie de demain.
Publié le mercredi 13 novembre 2013 à 14h25 sur http://www.corsematin.com/article/corse/entreprendre-ce-grand-mot-dont-on-se-fait-toujours-une-montagne.1198737.html

Publié le mercredi 13 novembre 2013 à 14h25 sur le site de corse matin


Trois trajectoires, trois chemins, trois parcours, « et souvent une idée simple qui a été mise en musique ». En quelques mots, Roger Antech plante le décor du rendez-vous économique de notre titre que le directeur de Corse-Matin a animé, hier, avec son adjoint Jean-Marc Raffaelli à la tribune de l'amphi Fernand-Ettori de la faculté de droit de Corte. Pierre-Noël Luiggi, Laurent Foata et Pierre-François Grimaldi sont là pour parler d'eux, certes, mais pas seulement. Le p.-d.g. d'Oscaro.com, le directeur d'Ardian et le fondateur de ebazar (lire par ailleurs) incarnent cette Corse qui a su entreprendre, prête à prendre des risques, à affronter les obstacles, à faire tomber les barrières pour aller de l'avant et réussir. Pourtant, les trois chefs d'entreprise ne servent pas de concert le même discours. D'abord sur l'image de leur monde dans l'opinion. « Il faut tordre le coup aux idées reçues, en finir avec les tartes à la crème qui font le mythe hollywoodien. L'entrepreneur n'est pas quelqu'un de particulier »,prévient Pierre-Henri Luiggi. À ses côtés, Pierre-François Grimaldi est carrément à contre-courant. « C'est forcément une personnalité pas comme les autres, individualiste, arriviste aussi, souvent motivée par l'envie de gagner de l'argent ».Il souligne aussi une qualité qu'il juge indispensable. « Le bon sens ».Celui qui a compris que la vague eBay américaine allait finir par déferler sur l'Europe n'en a pas manqué. Au point de comprendre que dans ce qui pesait plusieurs milliards de dollars aux États-Unis, « il y avait d'abord, derrière tout ça, des ordinateurs achetés 500 euros au coin de la rue ».
L'indispensable mue numérique Entre ces trois chefs d'entreprises, la salle repère forcément quelques points communs, dont un qui relève de l'évidence : l'adhésion à une économie numérique. « Un monde dans lequel un nouvel entrant passionné par le web et porté par l'envie d'entreprendre peut réussir »,confie Laurent Foata. Dans les échanges, l'économie investie par l'outil internet est d'ailleurs omniprésente. Celle qui remet en question, innove, réinvente, surprend, donne un coup d'avance tout en créant un nouveau monde dont Roger Antech souligne « le caractère hautement concurrentiel, où le pillage et cannibalisme sont la règle ».Laurent Foata estime que l'outil numérique est souvent la clé dont on s'empare pour se renouveler, voire pour ne pas mourir. L'envie d'être acteur « Par exemple, prendre un métier qui existe et le transformer grâce à l'internet. Si les agences de voyages se sont retrouvées « off line », c'est parce qu'elles n'ont pas fait leur mue numérique ». Mais la foi en la technologie ne peut supplanter celle qui continue à faire des hommes les maîtres du jeu. En premier lieu cet entrepreneur dont le profil défait et refait à souhait alimente le débat. Alors, finalement, c'est quoi un bon chef d'entreprise ? « Pas forcément quelqu'un qui est touché par la grâce,insiste Laurent Foata. Souvent quelqu'un qui, finalement, n'a pas vraiment d'autre choix que celui de s'engager sur un chemin long et difficile. Sa capacité à entraîner du monde derrière lui et à fédérer n'est pas négligeable ». « L'imagination ou le sens des affaires ? », interroge Roger Antech. La réponse de Pierre-Noël Luiggi fuse. « Le sens des affaires, ça n'existe pas. Il s'agit d'abord de se faire plaisir. L'entrepreneur, c'est celui qui aime ce qu'il fait ». Pierre-François Grimaldi, lui, attache de l'importance à « l'envie d'être acteur plutôt que spectateur. Même au restaurant, quand au lieu de se contenter d'être servi et de payer l'addition, on observe la configuration des lieux, des tables trop serrées, avec des idées pour changer les choses ». Bref, ce dont on se fait toute une montagne ne serait en premier lieu qu'une question d'état d'esprit. Assis lui aussi à la tribune aux côtés des chefs d'entreprises, Jean-Baptiste Calendini n'oublie certes pas sa mission de directeur de cabinet du président de l'université, « régie par la fonction publique ».Mais il sait lui aussi faire tomber les barrières. « Je me lève tous les matins avec l'envie de construire mon pays, mon université, la société corse de demain. Je suis moi aussi un entrepreneur ».
PAUL-ANTOINE BISGAMBIGLIA | Mise à jour le 14/11/2013