Retour sur événement : Séminaire de Benjamin Bourgeois

Le doctorant en Littérature Comparée (3ème année) Benjamin Bourgeois a présenté ses travaux lors d’un séminaire du cycle ICPP. Son intervention portait sur :
« Variations sur le rythme, la stratégie polyphonique de l’épopée ».

Résumé :

Les termes qui composent notre langue évoquent parfois des représentations bien différentes du sens qu’ils avaient autrefois. À partir d’Emile Benveniste et Henri Meschonnic, je compte dans un premier temps présenter l’évolution de la notion de « rythme » en linguistique tout au long de l’histoire occidentale. Notre idée de rythme traverse une part importante des activités humaines et se projette dans les successions des événements de la nature. Platon, en utilisant ce terme pour parler des mouvements du corps, a appliqué au rythme la notion de mesure. Elle répondrait donc à un « ordre dans le mouvement ». Benveniste explique que notre notion moderne de rythme provient d’une « élaboration lente » établie par « l’effort des penseurs » bien qu’elle semble inhérente à notre psychisme. La notion de rythme qui précède Platon, celle délivrée par les auteurs ioniens (comme Hérodote) et par la poésie lyrique et tragique est justement celle que Meschonnic tâche de réintroduire dans son travail. C’est-à-dire que le terme rythme, dans son sens premier, tâchait d’exprimer la « forme » ou la « position » garantissant l’organisation particulière d’éléments distincts formant un tout. C’est également cette notion archaïque de « rythme » que j’utilise afin d’envisager l’efficacité poétique des auteurs modernes que sont Antonin Artaud et Roberto Bolaño, dont le discours amorce un processus de subjectivation garant de sa spécificité, et par conséquent de sa valeur. Notons que ce qui sépare ces deux notions d’un même terme se traduit par le rapport au temps. La méthode d’analyse sera donc d’étudier l’expérience du temps dans les discours, à partir des multiples éléments qui les composent, afin de mettre en évidence les méthodes épiques qu’ils renferment.

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